Brûlure

Le rendez-vous était compromis. Il s'était mal comporté... l'excitation du premier rendez-vous, sans doute. 

Pour autant, l'humour et la tentative de paraître adorable lui a fait laisser une chance à cette prise de contact.

Etonnament, elle décide de prendre un verre avec lui. Discussion autour de sujets qui rapprochent. Paroles buent à travers l'alcool qui désinhibe tous boucliers. Décision de rentrer... premier contact, première sensation...

Rappel brutal d'un évènement douloureux qui oblige à poursuivre sa route, alors pourquoi ne pas laisser une chance au hasard. Pensée intime de déception, de pleurs intérieurs mais après tout "celui du partage" l'avait invité à faire le chemin seule.

Décision de rester, de continuer cette conversation jusqu'au petit matin. Et puis, tentative d'approche réussie. Il parvient à l'embrasser. Elle décide de se laisser aller, de sombrer délicatement. Ses lèvres la dévorent d'un feu qu'elle n'a plus envie de contenir. Besoin de panser ses plaies fraîchement ouvertes.

Le soleil se lève, les premières lueurs éclairent leurs yeux fatigués. Ils décident de s'éloigner de la vie de la ville pour se retrouver sur un parking déserté loin de la civilisation.

 

Ils laissent alors leur sens donner le rythme à leurs envies.

Bientôt, midi, il faut penser à rentrer.

Prendre un café sur une terrasse dans la chaleur fraîche de ce mois de reprise. Autour d'elle, les yeux la captent. Elle a la tignasse de celle qui vient de passer une nuit torride, elle a ce regard cette expression qui donne un sens au mot "bonheur" -même s'il est éphémère.

Sur le chemin de retour, elle sait que la douleur sera encore plus grande mais ce qu'elle ignore, c'est l'ampleur du mal qui vient de s'immiscer dans le partage d'émotions.

sept. 2010