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Toutes ces choses...

La boîte de chocolat

, 10:36am

Je dédie cette histoire à Sylvia, à Cath, à Printemps... 

  

Elle ferme les yeux et repense à ce séjour si particulier, si emprunt de magie. Elle sent un sentiment de bien-être l'envahir. Sensation qui la rassure.

 

Elle se revoie prendre le Tgv, ce train qui devait l'emmener vers le summum du romantisme, vers une destination mythique. Certes, ce n'était pas la première fois qu'elle y descendait mais il y avait cette fois quelque chose de différent. Elle se sentait libre.

 

L'excitation des jours précédents était retombée... elle n'appréhendait même pas cette rencontre.

 

Cela faisait quelques mois qu'elle échangeait avec lui. Au début une relation somme toute simple puisqu'ils communiquaient sur leur situation respective. Il apportait des réponses aux questions qu'elle se posait et, elle tentait de faire de même. Pas question de se connaître plus en détail. Il fallait laisser en place cet anonymat qui permettait de se dévoiler sans réfléchir.  Pas de tabous, pas de mensonges.

  

Toute la simplicité, toute la sincérité d'une relation sans ambiguité.

 

Elle avait ressenti toute sa douleur, tout l'amour qu'il avait encore pour celle avec qui il avait passé une grande partie de sa vie et qu'il aimait encore... celle qui l'avait trahie !

 

Lui voulait sauver ce couple qui partait à la dérive, dans un but noble d'espoir, dans le but de se dire que tout n'est peut-être pas toujours aussi noir que cela.

 

Mais la vie en avait décidé autrement.

 

Au cours de leurs échanges, elle avait laissé échappé quelques détails de sa vie, détails qu'il n'avait pas hésité à exploiter. Elle ne se doutait de rien tant elle était concentrée sur sa situation à lui et la sienne. 

 

Alors qu'elle avait avançé lentement vers ce point de rupture, qu'elle avait cheminé vers la séparation avec une prise de conscience de ce qu'elle voulait vraiment, réellement ; lui, profitait d'une brèche pour confirmer son identité. Un échange de photos, qui donnait de la consistance aux choses, qui modifiait la donne puisque l'anonymat disparaissait. Visiblement elle ne lui déplaisait pas et lui non plus.

 

Ce soir-là, les courriels étaient emprunts d'excitation, de vitesse... les messages étaient succincts mais d'une clarté étonnante. Même si au final, ils diffusaient comme un feu d'artifice, s'entremêlant de milles feux.

 

Et à partir de là, les échanges se tintèrent d'une autre couleur. Ils envisagèrent de se voir. Et puis, une date tomba figea le temps.

 

Ils étaient tels deux funambules qui avançaient l'un vers l'autre. Pas question d'imaginer plus loin que ce rendez-vous, il fallait vivre le temps présent ne pas réfléchir.

 

Il le fallait, c'était vital pour lui mais aussi pour elle. Elle ne voulait pas souffrir, et ne voulait qu'il souffre non plus. Le temps était venu de retrouver une certaine sérénité. Et voilà qu'elle prenait ce train qui l'emmenait vers lui.

 

Le temps avait suspendu à nouveau son vol, elle ne pensait à rien, pas d'appréhension. Elle s'était installée tranquillement à l'hôtel et attendit ce moment magique.

Lorsqu'il frappa à la porte, son coeur se mit à battre la chamade. Le moment de vérité était arrivé. Il l'embrassa si soudainement qu'elle n'eut même pas le temps d'y réfléchir. Elle ressentait cette envie de le respirer, de s'imprégner de sa personne, de garder son parfum en mémoire. Elle le scrutait. Il lui plaisait vraiment, sa façon d'être son odeur son accent, son visage...

 

Ils passèrent deux jours merveilleux à faire plus amples connaissances. Elle se sentait bien, elle aurait pu rester contre lui sans dire un seul mot. Elle aimait son contact. Mais il fallait se freiner, elle n'avait pas le droit d'éprouver -pas encore- ce sentiment intense en lequel elle voulait encore croire.

 

Le départ fut, quant à lui, si rapide qu'il lui laissa un goût d'amertume. Elle avait tellement envie que tout alentour se fige. Elle regarda le bus s'éloigner avec celui qu'elle... Il l'appela par deux fois, lui demandant si son train n'avait pas été annulé... possibilité de prolonger ces instants. Ils rentrèrent chez eux avec la promesse de se revoir.

 

Mais l'histoire n'a pas eu la fin escomptée... aujourd'hui, ils sont amis... de très grands amis ! 

 

 

mai 2010